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WACA Mauritanie à l’assaut des brèches qui menacent Nouakchott

Nouakchott, capitale de la Mauritanie, est une ville côtière, qui pour beaucoup de quartiers, le niveau est bien en deçà de celui de l’Océan qui lui fait fièrement face.  Ainsi, des pans entiers de cette ville pourraient subir les affres de la mer en cas de submersion marine. Ce qui pourrait causer des dommages dont les conséquences sont inestimables pour cette ville qui concentre plus du tiers de la population du pays mais encore englobe les principales infrastructures socio-économiques et portuaires.

Si l’érosion des côtes et l’avancée de la mer sont des phénomènes naturels peu maitrisables par contre, la destruction du cordon dunaire qui protège la ville de Nouakchott est dû à l’intervention néfaste de l’homme. Ainsi en se servant à loisir et gratuitement d’un sable idéal pour la construction à partir des années 60, les nouakchottois ne savaient pas qu’ils mettaient en danger leur ville car détruisant au passage le rempart que la nature avait dressé face à la mer. Les autorités publiques et politiques ont tardé à réagir face à ce phénomène, n’interdisant le prélèvement de sable qu’en 2001 par un arrêté ministériel du département de l’Equipement. Et encore que cette interdiction a été peu respectée des années après cette date.

Cette exploitation effrénée du sable marin a eu pour conséquence directe, de graves dommages au cordon dunaire. Ainsi des brèches ont fleuri tout au long de la plage qui jouxte la capitale de la Mauritanie. Ces brèches, pour certaines, sont particulièrement menaçantes car laissant à la merci de la mer en cas de submersion de nombreux quartiers de Nouakchott (Basra, Kouva, Neteg, Mendez etc.).

C’est alors, vu l’urgence de la situation, que Waca Mauritanie a classé le colmatage des brèches, comme une de ses activités prioritaires. Initialement prévu en 2021, le colmatage des brèches n’a pu être réalisé qu’en 2024 à cause de nombreux aléas, lourdeurs et contraintes administratives.

Ainsi les 3 brèches le plus menaçantes ont été colmatée et 6 autres devraient subir le même sort en 2025.

Il y a lieu de retenir en fait, qu’il a été identifié plus de 18 brèches, le long de la bande littorale attenante aux limites administratives de la capitale, Nouakchott. En cas de mouvements de la mer, comme en 1997, toutes les zones basses de Nouakchott seront exposées. Dans ce scénario, les infrastructures littorales sont encore plus vulnérables, car faisant face directement à des brèches en ouvertures progressives. Il s’agit surtout d’infrastructures liées à la vie directe des populations nouakchottoises, et même de toute la Mauritanie (usines de farine de blé situées en bordure-est du cordon littoral, cimenteries, gazières, hydrocarbures, etc.).

Le colmatage consiste en la réalisation de digues en terre homogène, constituées en remblai compacté. Le corps du remblai est constitué d’un sol homogène provenant du bassin côtier, et composé de sable marin et du tout-venant coquillé, suffisamment imperméable pour atténuer les infiltrations. La masse remblayée jouera alors, son rôle de protection mécanique et de captage de sables et autres sédiments.

Ensuite il s’agit d’essayer de reproduire l’écosystème qui s’est considérablement dégradé, en plantant tout au long des dunes reconstituées des espèces végétales qui prévalaient dans la zone.

Cet important travail pour la préservation de Nouakchott contre d’éventuels incursions marines doit être accompagné d’une forte campagne de sensibilisation afin que les communautés, les politiques, les scientifiques s’accordent pour éviter de mettre en péril la capitale mauritanienne.

C’est là un défi de taille déjà souligné dans le PDALM (Plan Directeur d’Aménagement du Littoral de Mauritanie) 2017 : « En fait cette dynamique de « privatisation » du littoral concerne surtout les espaces du Domaine Public Maritime (DPM), par définition imprescriptibles et inaliénables, gérés par le Ministère chargé de la Marine Marchande, et leur préservation relève déjà en premier lieu de la simple application des dispositions législatives existantes ».

Il s’agit ainsi pour les autorités de cerner les priorités et d’agir concrètement pour une gestion réfléchie du littoral mauritanien et en particulier de celui de Nouakchott.

Mohamed Lemine

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