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Flambée des prix des denrées de  base : période douloureuse pour le portefeuille des ménages

La résistance est tenace. Certains commerçants refusent toujours de procéder à l’affichage de la grille des prix. Si plusieurs mesures ont été prises pour renforcer l’offre et les stocks de produits de base et sécuriser l’approvisionnement des marchés, le pouvoir d’achat reste érodé et le consommateur se trouve loin de subvenir à ses besoins nécessaires, lors de cette mauvaise saison sociale.Une période plutôt douloureuse pour le portefeuille des ménages, qui doivent s’atteler aux fameuses courses des produits de première nécessité.

En Mauritanie, la vertigineuse hausse des prix des denrées de première nécessité  est le grand défi qu’affrontent les ménages éprouvés par un pouvoir d’achat dérisoire et érodé des années durant. Dans un contexte social fort déprimé, les populations ont du mal à voir le bout du tunnel. Les importateurs et grossistes sont pointés du doigt. Ils sont accusés d’être les responsables de la flambée des prix. Et la tendance haussière est perceptible dans un contexte marqué par des tensions sur l’offre de nombreux produits. Ainsi, les prix s’envolent par le simple jeu de l’offre et de la demande. La spéculation va bon train, même si les commerçants jurent ne rien pouvoir faire contre et se disent obligés de répercuter les hausses.

Parfois, il est aussi tentant de faire porter le chapeau de cette augmentation des prix à des causes conjoncturelles.

Les mesures et actions prises par le gouvernement à travers la fermeture de certains commerces, et des visites inopinées dans les marchés s’apparentant à une tournée carnavalesque paraissent bien  timides face à l’incurie des commerçants. Les baisses annoncées des prix de certaines denrées relèvent de la poudre aux yeux. De véritables opérations de communication.

D’autant que  les prix se maintiennent à des niveaux jugés “très élevés”. Une situation qui pèse lourdement sur le panier des ménages et suscite l’inquiétude des consommateurs qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts.

Il suffit d’ailleurs de se rendre  dans les différents  marchés de Nouakchott  pour réaliser à quel point la situation est désolante. Les plus démunis ont de plus en plus du mal à subvenir à leurs besoins même les plus basiques. Preuve à l’appui, certaines denrées ne sont plus à la portée de toutes les bourses et particulièrement les plus vulnérables.

Le gouvernement se mobilise

Pour faire face à cette situation qui constitue un lourd fardeau pour les consommateurs, notamment les plus vulnérables aux petites et moyennes bourses, le gouvernement a mis en place une batterie de mesures pour pallier la tendance haussière de l’inflation et partant protéger le pouvoir d’achat.

Dans une déclaration faite  le 13 mars, à l’issue de la visite d’inspection effectuée au marché de légumes et de denrées alimentaires de base, connu sous le nom du marché de la ‘’Mosquée du Maroc’’, le ministre du Commerce, de l’Industrie, de l’Artisanat et du Tourisme, a souligné que la spéculation sur les prix est strictement contrôlée pendant le Ramadan, ajoutant que le ministère a adopté un mécanisme précis pour suivre les prix au quotidien.

M.Lemrabott Ould Bennahi avouait à demi –mot  qu’une légère augmentation a été enregistrée dans le prix de la farine de blé et de l’huile de cuisson.

Il a révélé qu’un accord a été conclu avec la Fédération des commerçants et des fournisseurs pour stabiliser les prix et les maintenir dans des limites raisonnables.

Le le ministre du Commerce, de l’Industrie, de l’Artisanat et du Tourisme  appelle tous les fournisseurs et vendeurs à afficher les prix des marchandises.Pousuivant , il  avait indiqué que le ministère a formé un comité de suivi du marché, engageant des poursuites judiciaires contre toute infraction et appelant les consommateurs à contribuer au succès de cette opération en signalant toute violation qui pourrait survenir à cet égard.

Par la suite, M. Lemrabott Ould Benahi a  annoncé que deux sociétés privées mauritaniennes vont fournir 20.000 poulets par jour et les œufs pour approvisionner le marché afin de mettre fin à la spéculation observée. Il a souligné que ces deux sociétés se sont engagées à vendre le poulet à 170 UM MRU.

C’était, lors d’une visite d’information  effectuée, 16mars, auprès de cinq camions chargés de poulets locaux et d’œufs qui vont alimenter le marché après la hausse des prix de ces denrées constatée au cours des deux derniers jours de son collègue de l’Élevage M. Hmedeit Ould Cheine.M. Lemrabott Ould Benahi a souligné que le ministère et les autorités administratives ont arrêté un nouveau mécanisme de coopération permettant de surveiller les prix et d’appliquer les sanctions à l’encontre de toute personne qui les transgresse.

Ould Cheikh Ahmed nie  toute spéculation

Le Président de l’Union Nationale du Patronat Mauritanien, Mohamed Zine El Abidine Ould Cheikh Ahmed, a tenu jeudi (21 mars),au siège de l’UNPM, une conférence de presse au cours de laquelle il a passé en revue la bonne situation de l’approvisionnement des marchés mauritaniens, notamment pendant le mois de Ramadan. Le président de l’UNPM a loué les efforts des acteurs économiques dans ce domaine et ceux consentis par l’Etat pour accompagner les investisseurs dans la réalisation des réformes nécessaires et la fourniture de semences. Il a indiqué que le marché mauritanien connaît aujourd’hui une grande abondance de produits de base et qu’il n’y a pas de pénurie, contrairement aux allégations de certains, assurant que le pays dispose d’un stock de marchandises couvrant une période de six mois de consommation.

Le président de l’UNPM a ajouté que les acteurs mauritaniens du secteur de l’approvisionnement étaient à un haut niveau d’efficacité, et cela s’est vu lors de la période 2020, la période de la pandémie du Corona, car la Mauritanie a été relativement épargnée, malgré l’augmentation vertigineuse des prix dans le monde et l’impact des chaînes d’approvisionnement. Il a expliqué que la période actuelle se distingue par une relative stabilité des prix, et même par une baisse, si l’on comparait les prix actuels avec la même période de l’année dernière. Produits et chiffres à l’appui, le président de l’union nationale du patronat de Mauritanie a passé en revue les prix de chaque denrée, en 2022 et en 2023-2024, indiquant que les prix sont actuellement en baisse en raison de facteurs, dont le plus important est que certains produits, comme les pommes de terre, commencent à être cultivés localement. Pour exemple, Il a indiqué que le prix d’un sac de farine est actuellement de 17 000 MRO, contre 19 000 l’année dernière. Il a dit que la bouteille de 20 litres d’huile coûte actuellement 8 400 MRO, contre 9 100 MRO, l’année précédente.

Quant au prix d’une tonne de blé, il varie actuellement entre 132 000 et 135 000 MRO, contre 153 000 MRO, l’année dernière. Le président de l’UNPM reconnait  que le prix d’une tonne de sucre  avait augmenté pour atteindre 324 000 anciennes ouguiyas, contre 275 000 anciennes ouguiyas l’année précédente.

‘’Prix en baisse en raison de la production locale’’

Le président de l’UNPM a salué ce qu’il a qualifié de révolution réalisée dans le domaine de la production de pastèque et les revenus importants résultant de son exportation. Il a indiqué que la production de l’année en cours a atteint plus de 42 mille tonnes avec une valeur estimée à 67 millions d’euros, alors qu’il est prévu au cours de l’année prochaine que la production atteigne 65 mille tonnes avec une valeur estimée à 95 millions d’euros, ce qui montre que les perspectives sont prometteuses pour le développement de l’exportation de ce produit. Il a estimé que si N’diago est relié à l’Europe, le résultat sera encore meilleur, ce à quoi travaillent les pouvoirs publics à travers l’achèvement de l’étude de construction de la route reliant les zones de production agricole avec le port de cette ville. L’apport en devises que génère le développement de l’exportation de la pastèque rouge vers les marchés européens devrait diminuer la pression que subit la Banque centrale de Mauritanie, estime le président du patronat mauritanien. En outre,  Ould Cheikh Ahmed  a nié  toute spéculation, soulignant que les marges bénéficiaires des fournisseurs étaient faibles en raison des prix fixés des produits.

Il a également affirmé la stabilité des prix du riz malgré l’augmentation mondiale, en soulignant que la Mauritanie était autosuffisante en cette matière.

Par ailleurs, Ould Cheikh Ahmed a souligné que la rencontre du Président de la République avec les opérateurs économiques, après sa visite en Espagne en 2022, et la celle tenue par certains investisseurs avec le ministre de l’Agriculture ainsi que les engagements pris par l’État ont constitué un déclic pour tendre vers tendre vers l’autosuffisance dans le domaine des légumes après celle réalisée dans le domaine du riz où 41 usines de décorticage offrent des centaines d’emplois.

Cette révolution agricole encore en cours, notamment dans la wilaya du Trarza, a permis à quelque 180 000 vaches laitières de s’alimenter à partir des fermes et périmètres exploités dans cette wilaya et de fournir 110 000 litres de lait pour les usines de Nouakchott. Le président de l’UNPM a aussi souligné que les expériences menées récemment dans le domaine de la culture du blé, avec des technologies de pointe, ont connu un grand succès, demandant qu’elles soient appréciées à leur juste valeur, « car elles donnent l’espoir de voir le pays assurer dans le futur une autosuffisance en blé, produit que nous importons en grandes quantités atteignant parfois jusqu’à 700 mille tonnes », estime le président de l’UNPM.

En ce qui concerne la chair de volaille et les œufs, le président du patronat mauritanien a assuré que la production locale (deux  grandes unités de production et 300 poulaillers) couvre actuellement 60% environ des besoins du pays, taux qui pourrait être porté, d’ici la fin de l’année en cours, à 80%, estime Ould Cheikh Ahmed grâce aux solutions trouvées aux difficultés que le secteur a connues dernièrement.

Le Président de l’Union nationale du patronat de a déclaré qu’il porte l’entière responsabilité du secteur privé dans son ensemble, et en tant qu’individus, et qu’il est ouvert à toutes les opinions et à toutes les orientations utiles pour le bien public, appelant la presse et les blogueurs à s’inscrire pour un voyage de découverte que l’UNPM compte organiser pour leur permettre de constater de visu ce qui a été réalisé par l’Etat et par les opérateurs privés dans le domaine agricole.

Face à cette situation où la cherté de la vie prime et les prix atteignent des niveaux records, la protection du pouvoir d’achat du consommateur devient une nécessité voire une urgence.

En dépit  de ces  différentes mesures gouvernementales et des actions entreprises par le secteur privé, les efforts devront encore se multiplier et toutes les parties prenantes sont appelées à faire preuve d’engagement.

   Saydou Nourou T.

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