Les plus importants projets d’énergie renouvelable en Mauritanie oscillent actuellement entre deux d’hydrogène vert, deux d’énergie solaire et un d’énergie éolienne. Les deux d’hydrogène vert s’appuient des caractéristiques différentes. Le premier – projet Aman – entretient le très ambitieux objectif de produire dix millions de tonnes d’ammoniac vert par an. Établi conjointement entre le gouvernement mauritanien et la société britannique Chariot, le second – projet Nour – aspire à exporter vers le port néerlandais de Rotterdam environ 600 000 tonnes d’hydrogène. En ce qui concerne l’énergie solaire, l’usine de Toujounine contribue à éliminer 57 000 tonnes d’émissions de dioxyde de carbone et son coût est de 35 millions de dollars. L’autre projet – ferme solaire Clima – tend à développer une technologie différente.
Quelques recommandations
Si le développement de son potentiel énergétique permet aujourd’hui au pays de fournir à sa population de meilleurs services, il convient de prendre en compte quelques recommandations-clés, notamment : reconnaître l’énergie renouvelable comme un élément essentiel de l’avenir du pays ; promouvoir l’idée que le renouvelable, dans le cadre d’un système de diversification des ressources énergétiques, est un produit supérieur et plus commercial ; promouvoir la compréhension des aspects techniques et économiques d’une mise en place des aménagements liés à ce type d’énergie ; construire l’infrastructure nécessaire pour équiper toutes les régions des installations appropriées ; aligner les processus réglementaires, les rendre plus efficaces, afin d’améliorer l’accès de la population à cette énergie, et soutenir toutes les initiatives en ce sens. Il est nécessaire d’établir un plan stratégique pour porter le taux de participation des énergies renouvelables à 100% de la consommation nationale à l’horizon 2030 et assurer, via l’énergie solaire, l’électrification des foyers ruraux difficilement accessibles au réseau national
Suggestions :
À cet égard, je suggère à l’État que des encouragements fiscaux soient accordés aux sociétés qui investissent dans le développement de ces énergies : par exemple, exonération jusqu’en 2030 de l’impôt général sur leur revenu. Signalons ici que les équipements utilisant les énergies renouvelables sont déjà exonérés. Et, certes, de telles mesures sont de nature à booster le recours à celles-ci.
Quelques obstacles à relever
Quelques obstacles doivent être levés si nous voulons atteindre les objectifs fixés. L’accès à l’investissement demeure un élément important du développement du secteur ; la régulation de celui-ci et l’amélioration du cadre réglementaire devraient contribuer à attirer des capitaux privés dans les technologies dites » propres » en faveur des ménages et des industries. La faiblesse des investissements constitue aussi un obstacle majeur au développement des susdites technologies propres. La sensibilisation et la formation des utilisateurs sont indispensables pour les vulgariser. Il serait aussi utile de prévoir un appui ou susciter un marché local de prestations de services développant une filière d’initiatives privées concernant toutes les activités liées à ces technologies. Le cadre institutionnel doit être renforcé pour inciter à des initiatives pertinentes en faveur de l’accès à l’énergie renouvelable
Conclusion :
Je conclurai simplement en disant que la levée de toutes ces contraintes contribuera à réduire la pauvreté et à atteindre les objectifs d’un développement vraiment durable, préservant concrètement l’environnement.
Ingénieur
Chef du Service Etudes, aménagement et développement
Établissement portuaire de la Baie du Repos
NOUADHIBOU