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Les PNP exigent l’application rapide du décret  050/2019

Les Personnels non Permanents (PNP), ces contractuels affiliés à la Fonction Publique, connus sous le vocable de PNP, continuent à exiger l’application du décret 050/2019 qui stipule la régularisation de leur situation et la jouissance de tous leurs droits.

Cette fameuse loi promulguée en il y a 4 ans est toujours dans les tiroirs, dans l’attente d’un décret d’application qui se fait toujours attendre.

Pendant ce temps les milliers d’agents de l’Etat concernés issus de tous les départements ministériels, des enseignants pour la plupart prennent leur mal en patience.

Mais face à la précarité de leur situation et au renchérissement du coût de la vie, la situation devient de plus en plus intenable, surtout pour les enseignants dont le net à payer se situe entre 5800 et 6800 MRU selon leurs grades d’instituteur ou de professeur du secondaire. Ils ne perçoivent aucune indemnité et leur dossier est bloqué au niveau du ministère de la fonction publique.

L’augmentation de 50% du salaire promise ne se concrétise toujours pas.

Le règlement de ce problème pendant depuis de longues années régulièrement renvoyé aux calendes grecques depuis 2008, fait partie des engagements (Taahoudati) pris par le président de la République Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, dans son programme électoral en 2019.

Aussi bien à Aioun qu’à Néma, le président de la République, alors candidat à la présidentielle avait promis de régler ce dossier une fois élu.

Seulement cette promesse tarde à se réaliser et les PNP battent le macadam régulièrement et tiennent des sit-in à la Place de la Liberté pour crier leur colère.

Initialement plus de 11.000 contractuels étaient dans les rangs. Et aujourd’hui ce chiffre est en chute libre du fait des abandons. On les estime à 8000.

En effet, beaucoup de PNP se sont lancés sur les routes de l’aventure de la migration, à la recherche de lendemains meilleurs.

A noter que parmi ces PNP, certains qui bénéficient de bras longs ont été régularisés et nommés dans des postes de responsabilité, y compris au sein de la haute administration (Conseillers, ministres…)

Mais l’écrasante majorité des PNP attend toujours une solution définitive qui tarde à venir.

Du côté des pouvoirs publics, les choses n’évoluent pas malgré les initiatives sporadiques notées ça et la.

Ainsi, en novembre 2014, le conseil des ministres avait adopté une communication relative au règlement de la situation des PNP.

Cette communication faisait le point sur la situation des différentes catégories du Personnel non Permanent et dresse une série de mesures en vue de trouver des solutions à leur situation conformément à la législation en vigueur. Mais la situation a peu évolué depuis et le problème a persisté et s’est même aggravé avec la valse des ministres à la tête des départements arrivant chacun, avec dans ses valises une kyrielle de cousins et autres clients politiques, en général des bons à rien payés sur l’argent du contribuable.

En avril 2022, le ministre de la Fonction publique et du Travail était allé jusqu’à fixer un délai de 15 jours à une commission qu’il a chargée de remettre un rapport détaillé sur les mesures à prendre pour régler définitivement le dossier du personnel non permanent (PNP) exerçant dans tous les départements ministériels.

Le ministre avait rendu visite à la dite commission, lors de sa réunion, et lui a demandé de préparer ce rapport détaillé dans les 15 jours, aux fins de présenter les procédures qui y sont proposées aux plus hautes autorités du pays.
Mais là aussi ce n’était visiblement qu’un nouveau pétard dans l’eau.
Et aujourd’hui encore un des porte-parole des PNP dénonce la léthargie de cette commission dont les membres seraient gracieusement rémunérés au moment où les PNP continuent à tirer le diable par la queue.

Malheureusement on n’en est pas à un paradoxe près. En effet au moment où l’Etat rechigne à remettre ces milliers de travailleurs dans leurs bons droits, certains fonctionnaires fraîchement recrutés, dans certains secteurs comme la justice bénéficient déjà de terrains à usage d’habitation valant des dizaines de millions, des lots bien cotés à la bourse de la spéculation foncière.

Et des députés et autres privilégiés du régime font le pied de grue pour se servir de cette manne foncière et ce au moment où on ne fait que miroiter encore aux enseignants, ces damnés de la terre de la République des terrains dans ce nouveau no mans land pompeusement appelée « Vie nouvelle » et où les terrains ne valent pas un copec.

Un deux poids deux mesures caractéristique de la gestion des affaires et d’une mal gouvernance qui gangrène tous les maillons de la machine administrative de l’Etat.

Quoiqu’il en soit, les PNP continuent à crier leur ras-le-bol et espèrent qu’à la veille des élections présidentielles qui pointent à l’horizon, leur calvaire prendra fin, avec une décision très attendue du président de la République qui gagnerait beaucoup à tenir sa promesse.

Bakari Guèye

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