L’issue des élections au Parlement européen confirme un virage massif à droite de l’opinion publique française, conséquence directe de la politique d’Emmanuel Macron qui a passé son temps à concurrencer l’extrême-droite sur son terrain de prédilection, alimentant la peur des Français et donnant l’impression que le parti de Marine Le Pen a raison.
Le paradoxe de Macron est qu’il est le président le plus jeune de l’histoire de France, ce qui ne l’a pas empêché d’initier des réformes réactionnaires et d’être boycotté par les jeunes lors du scrutin européen. Sa grande réussite est toutefois d’avoir tué la droite républicaine traditionnelle, renforçant ainsi l’extrême droite et ressuscitant l’espoir pour la gauche de se ressaisir, si elle réussit à faire une liste commune aux législatives anticipées.
En réalité, la France, durant le règne de Macron, est tombée bien bas, avec des élites, sans envergure et sans vision ni culture politique, ayant réussi, en quelques années, à s’aliéner une majorité de leurs concitoyens, à cause de leur caractère hautain et méprisant ; à détruire le prestige international de la France et à dilapider son capital de confiance, au point de devenir le pays le plus détesté en Afrique et en passe de l’être dans le monde arabe et musulman.
L’illustration parfaite de la décadence de cette classe politique est la présence autour de Macron d’un quarteron de populistes, dépourvus de hauteur intellectuelle, à l’image de Darmanin, le ministre de l’intérieur, pour qui la voie royale pour la réussite politique est le soutien aveugle à Israël, les excès islamophobes et le mépris des Africains. Darmanin dont la référence est le populisme de Viktor Orban et sa croisade anti-immigrés, a cherché constamment à disqualifier l’extrême droite, en faisant un holdup sur son fond de commerce politique, à travers une surenchère débridée sur tous les fronts. Le contrecoup d’une telle dérive est la victoire écrasante de l’extrême droite aux européennes.
Pour le reste, Macron est certes très brillant techniquement. Mais, il ne suffit pas d’être brillant pour être un bon président ni un homme d’État, encore moins si on gouverne comme une star people, loin de l’image de rigueur des président français. On est loin des hommes politiques de la trempe de Pompidou, Mitterand ou Chirac, qui ont certes leurs points faibles, mais qui on su rester des hommes d’État
Mohamed Mounir