L’affaire de BAL Mamadou Lamine s’est transformée en une affaire de famille.
Le jeune homme, de nationalité mauritanienne vit en France depuis plusieurs années pour des études supérieures. Pendant son séjour en hexagone, il s’est fait remarquer dans les activités de l’initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA) qui milite pour l’égalité en Mauritanie. C’est pourquoi depuis plusieurs années le jeune étudiant est sous le rouleau compresseur en raison de ses prises de positions tranchées contre les discriminations raciales en Mauritanie.
En France, les activités de l’IRA dénonçant ses inégalités, deviennent de plus en plus embarrassantes pour le régime en Mauritanie. Ainsi, durant les manifestations pacifiques contre l’assassinat d’un jeune noir, Oumar Diop le 28 mai 2023, l’activiste des droits humains est accusé, par les autorités de l’ambassade de Mauritanie, d’avoir orchestré une manifestation violente dans l’enceinte de la mission diplomatique. Selon leurs dires, il a essayé avec d’autres personnes de s’introduire dans l’enceinte de l’ambassade aux fins de prendre en otage le personnel diplomatique. Cette accusation est infondée en ce sens qu’il ne s’agissait ni plus ni moins que d’une manifestation pacifique pour dénoncer les conditions des noirs en Mauritanie.
En vacances en Mauritanie, en août 2023, le jeune a repris son bâton de pèlerin mais cette fois en territoire national. Ainsi il a eu à participer à plusieurs manifestations pour l’égalité citoyenne, la lutte contre l’inégalité et les injustices. À ce titre, il a assisté, le 28 août 2023, à un rassemblement de l’association des femmes leaders dont sa mère est membre pour mettre le curseur sur le génocide biométrique que les noirs continuent de subir dans ce pays à travers un recensement biométrique discriminatoire à vocation d’état civil. L’objectif étant de créer des apatrides dans leur propre pays. C’est ainsi que le jeune a attiré l’attention des renseignements généraux à cause de ses discours et de ses enregistrements audios via les réseaux sociaux et les plateformes numériques.
Au cours de cette manifestation, en plus de discuter de l’état civil, le jeune BAL n’a pas hésité à souligner la responsabilité de l’État dans la mort d’Oumar DIOP. C’est dans ce cadre que s’inscrit sa convocation à la police le premier septembre 2023.
Pour éviter son évasion, la police a débarqué chez lui, emmenant son père et sa mère respectivement Ousseynou Mamadou et Tougaye Diawara au commissariat de police de Tevragh-Zeina, à Nouakchott Ouest.
Les éléments de la police venus les cueillir n’ont même pas refermé les portes de la maison occasionnant ainsi le vol d’une télévision, des meubles du salon et un réfrigérateur.
Les parents du jeune étudiant sont restés au commissariat pendant 4 jours, avec l’injonction de présenter leur fils devant les autorités policières de Nouakchott Ouest. À défaut, ce sont eux qui paieront le prix, selon le commissaire.
Le 02 janvier 2025, la famille Bal a été victime d’une nouvelle perquisition ; mais toujours dans le cadre de l’affaire de leur fils Mamadou Lamine Bal.
N’y a-t-il pas lieu de parler de l’existence d’un délit de parenté en Mauritanie ?
Moussa Djigo
