mercredi, novembre 6, 2024
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En effet, parler du rôle de la diaspora, c’est avant tout faire revivre et rendre hommage à la mémoire de nos aïeux, de nos pères et mères qui on emprunter cette voix périlleuse durant des décennies pour notre bien commun.

Mais c’est aussi parler de ressources que la diaspora injecte chaque année dans l’économie des pays d’origine en se sacrifiant physiquement que mentalement. Il est à noter que la diaspora envoie en moyenne entre 54 et 70 milliards d’euros chaque année sur le continent africain, dont près de 10 milliards en provenance de la France.

Sans compter l’argent qui transite par le circuit informel. Ce montant considérable dépasse celui de l’aide publique et des investissements extérieurs. Par un geste d’attachement et de solidarité, la diaspora s’est affirmée comme un acteur économique clé dans l’écosystème du continent.

Ce nouveau contexte a déplacé l’ancienne priorité accordée à l’aide publique au développement vers un rôle renforcé du secteur privé citoyenne. En plus de ce changement de paradigme visant une plus grande efficacité, la diaspora aspire à profiter des opportunités et de la dynamique économique en Afrique, à y réussir et à y entreprendre pour contribuer à l’avancement du continent.

Pour progresser, il est impératif de dépasser les allégeances superficielles au profit d’une synergie des connaissances et des compétences entre la diaspora et le continent mère.

• Continent d’avenir et de défis

L’engagement de la diaspora se révèlera indispensable pour contribuer à relever les défis auxquels l’Afrique est confrontée. Il ne s’agit pas ici d’énumérer exhaustivement les obstacles rencontrés, mais plutôt de cibler les domaines dans lesquels la diaspora pourrait jouer un rôle décisif dans le développement endogène. L’Afrique est légitimement perçue comme le continent d’avenir de notre planète, celui qui sera le moteur de la croissance et de la préservation de notre planète avec un nouveau modèle de developpement qui mettra l’homme au cœur du système et de notre écosystème. L’émergence de nouveaux acteurs économiques, l’intégration à la mondialisation, les opportunités offertes par le numérique et l’économie verte, ainsi qu’une certaine stabilité financière expliquent en partie ce taux de croissance enviable. Pour la première fois dans l’Histoire, une région du monde dispose d’un délai de trente ans pour accomplir sa transformation économique et sociale. En 2050, le continent verra sa population augmenter d’un milliard d’habitants supplémentaires ; c’est indéniablement une opportunité en termes de ressources, mais également une perspective préoccupante si l’Afrique ne remporte pas cette course contre la montre.

S’inscrire dans l’air du temps ou disparaître dans le temps voilà l’équation à résoudre pour reste dans la longévité d’une nation qui passe le relais à la nouvelle génération.

La réussite collective ne se conjugue qu’avec les efforts individuels.

Plus que les 70 milliards envoyés chaque année, mais le plus grand défi, c’est le captage des compétences techniques et scientifiques inexploités des africains de la diaspora mais surtout des afro descendant qui ont une affinité particulière avec le continent.

• La diaspora, un atout pour l’Afrique ?

Évidemment, ce n’est pas la diaspora qui va résoudre toutes ces problématiques du continent. Mais elle peut jouer un rôle déterminant dans plusieurs domaines notamment. Le continent doit créer 20 millions d’emploi en moyenne chaque année afin d’absorber l’entrée de la jeunesse dans le milieu de l’emploi.

• La création d’emplois dans le domaine NTIC

• L’émergence d’un puissant réseau de petites ou moyennes entreprises, seul capable de créer de la valeur ajoutée afin de libérer l’Afrique de la dépendance aux matières premières et de l’économie de rente.

• Le transfert d’expertise et d’expérience en management, en technologie, en organisation, nécessaires pour réussir ce saut quantitatif et qualitatif.

Il s’agit là d’urgence absolue qui nécessite de nouveaux moyens et des ressources supplémentaires. Dans ce cadre, la diaspora peut apporter beaucoup et faire gagner un temps précieux.

• Les différentes formes d’implication de la diaspora ?

Cela se traduit par un engagement fort, que ce soit en optant pour un retour total, progressif ou partiel au pays afin d’exercer son métier, que ce soit dans l’administration, les hôpitaux, les universités ou les entreprises privées, en soutenant de jeunes entrepreneurs et des start-ups ou en apportant une assistance technique à la mise en place de projets. Les membres de la diaspora disposent de multiples moyens convaincants pour partager leurs expériences et transmettre leur savoir-faire.

Sans oublier l’impact financier considérable de la diaspora qui se manifeste à travers des envois réguliers de fonds vers les pays d’origine. Chaque année, ce sont près de 70 milliards d’euros qui affluent vers l’Afrique, dont environ 15 % proviennent de la France. Ces sommes sont principalement destinées à compléter les revenus des familles restées sur place, les aidant ainsi à subvenir à leurs besoins quotidiens ou même à prendre en charge certaines dépenses essentielles telles que l’éducation, la santé ou l’électricité.

Il s’agit donc d’un apport significatif au pouvoir d’achat global, bien qu’il ne contribue pas directement à l’équipement ou aux investissements du pays. Cependant, imaginons un instant que seulement 10 % de ces flux financiers soient réorientés vers des investissements structurants ou des initiatives entrepreneuriales… Au sein des entreprises africaines, il est indéniable qu’une source de financement régulière de 7 milliards d’euros par an pourrait être établie, représentant ainsi près de 15 % des investissements étrangers. La volonté de la diaspora d’apporter sa contribution au développement de l’Afrique est manifeste.

Cependant, il ne faut pas se méprendre, cette volonté d’aider son continent d’origine s’accompagne du désir légitime de réaliser des bénéfices, dans l’espoir de constituer une valeur ajoutée au système. Et cela est tout à fait louable. L’idée de contribuer au progrès va de pair avec celle de mener des affaires fructueuses. Il n’est pas question ici de solidarité ou d’aide désintéressée, mais bien de chercher à agir de manière profitable tout en étant bénéfique pour le continent.

La plupart des membres de la diaspora se tournent vers l’Afrique par patriotisme et dans une démarche économique perspicace qui place l’homme au cœur du projet, évitant ainsi toute exploitation destructrice des ressources naturelles et anticipant le changement climatique en respectant notre modèle axé sur le profit et le développement durable. Le profit n’est pas incompatible avec le développement ; il en est même le moteur essentiel.

Ce qui reste à faire maintenant, c’est trouver les moyens et les stratégies adéquates pour faciliter cette contribution de la diaspora qui souvent peine à savoir comment investir une partie de ses ressources en Afrique. Les possibilités sont nombreuses, tout comme les défis que chaque membre de la diaspora est prêt à relever pour contribuer activement au progrès du continent africain.

• Créer une entreprise en Afrique, en y investissant ses économies et en s’installant sur place ;

• Créer une entreprise en Afrique, en y investissant ses économies et en y plaçant un gérant salarié, tout en restant à l’étranger

• Envoyer de l’argent à la communauté locale pour participer au financement d’un projet précis (école, dispensaire, électrification) C’est qui déjà le cas dans beaucoup de villages.

• Investir dans une entreprise locale, en laissant la responsabilité de la gestion à son créateur ou manager

• Les diasporas africaines investir dans un fonds d’investissement dédié à l’Afrique, réservé ou non aux membres de la diaspora

• Créer un réseau collégial d’investissement avec l’état comme garant pour investir dans des secteurs porteurs.

• Investir dans l’agriculture d’affaire et non plus une agriculture de survie, pour un retour à la terre gagnant

• Créer et investir dans la formation professionnel et qualifiante, l’école de la deuxième chance

Tous ces moyens de procéder sont censés être bénéfiques pour le financement de l’Afrique. Le retour en Afrique pour créer une entreprise, bien que radical, est celui qui devrait apporter le plus localement : expertise, financement, création d’emplois et de richesses. On ne peut nier l’importance du rôle potentiel de la diaspora dans le développement de l’Afrique, à l’instar de ce qui s’est passé en Chine. Il est même urgent que cela se concrétise rapidement. Malgré tout, force est de constater que rien ne bouge vraiment. Les analyses, les rapports, les vœux pieux et les forums se multiplient beaucoup plus que les actions concrètes. Tout le monde semble être d’accord sur ce qu’il faudrait faire, mais la mise en œuvre ou du moins leur multiplication fait cruellement défaut. Le décalage entre la prise de conscience, les discours et les intentions des États africains d’une part, et la réalité concrète où très peu bouge d’autre part est frappant. Pourquoi un tel paradoxe ?

• Les freins au retour au pays

Mais quelle aberration ! Entre les principes et les recommandations d’un côté, et la réalité de l’autre, il y a un gouffre abyssal. Les obstacles qui entravent le candidat de la diaspora à s’engager en Afrique sont si nombreux qu’il finit par abandonner son projet ou le repousser indéfiniment, faute de savoir par où commencer. Retourner au pays pour y vivre en tant que salarié ou entrepreneur représente un tel chamboulement et un tel risque que la plupart préfèrent renoncer. Et parlons d’abord des aspects financiers ! En règle générale, un retour se traduit par une chute drastique du niveau de vie. Les revenus en Afrique sont plus bas, tandis que certaines dépenses coûtent plus cher (scolarité des enfants, frais médicaux). C’est tout simplement une régression sociale ! Et que dire de la question cruciale des enfants lors du retour au pays ? Sont-ils capables de s’adapter ? Recevront-ils une éducation à la hauteur ? Voilà autant d’interrogations auxquelles la diaspora doit faire face.

C’est dans cette optique que nous avons eu l’idée et la création de la plateforme panafricaine Kappé Naffa. Pour créer un réseau d’interconnexion et de digitalisation de l’économie ouest africaine du secteur formel. L’aide à la formalisation du secteur informel et la formation afin de dynamiser et valoriser les futurs PME qui représenteront le pays et le continent. Nous avons que la tâche est ardue, que ça ne sera pas facile, mais nous sommes prêts à prendre part de la marche de l’Afrique du XXI siècles. Nous voulons créer une génération d’actions qui comprennent les enjeux d’un monde en pleine mutation. Être acteur de son destin, prise de conscience, prendre ses responsabilités pour être le moteur de notre développement économique. Notre responsabilité est engagée sur la marche du monde et sur le devenir du continent.

Dans l’architecture de notre plateforme Kappé Naffa, il y a Dias’Africa, une fonctionnalité qui va créer et tisser les liens économiques entre l’Afrique continentale et sa diaspora dans le but de créer cette synergie qui nous manque tant.

Nous sommes prêts à ramener notre pierre à l’édifice pour inscrire une Afrique dans l’économie durable et viable, afin créer les voies de l’espoir pour combattre le désespoir de la jeunesse. Croire en nous, nous le pouvons.

Ils ne sont pas meilleurs que nous, ils ont simplement au-dessus de notre inaction.

Forum régional de l’Economie sociale et solidaire

Nouakchott, du 27 au 29 février, palais des congrès

Wassa Mody

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